Intolérance ou Allergie au Lait
Protéine de Lait de Vache ou Lactose : Mieux Comprendre pour Mieux Agir
Camil Regragui
4/7/20253 min read
Intolérance ou Allergie au Lait : Mieux Comprendre pour Mieux Agir
Le lait fait partie intégrante de l’alimentation de nombreuses cultures. Pourtant, pour certaines personnes, en boire peut devenir synonyme de troubles digestifs, voire de réactions plus graves. Entre intolérance au lactose et allergie aux protéines du lait de vache, les symptômes sont parfois proches, mais les mécanismes sous-jacents, eux, sont totalement différents. Alors, comment distinguer l’un de l’autre ? Et surtout, comment adapter son alimentation sans risques ? Décryptage.
Intolérance au lactose : une question d’enzyme
L’intolérance au lactose est une incapacité partielle ou totale à digérer le lactose, le sucre naturellement présent dans le lait et les produits laitiers. Elle est due à une diminution de l’activité de la lactase, une enzyme produite dans l’intestin grêle et nécessaire à la digestion du lactose.
Cette déficience est fréquente dans certaines populations. En Europe du Nord, elle est rare ; mais elle peut toucher jusqu’à 70 % des adultes en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud. Chez les personnes intolérantes, le lactose non digéré fermente dans le côlon, provoquant des ballonnements, douleurs abdominales, flatulences et parfois diarrhées, généralement 30 minutes à 2 heures après ingestion.
Bonne nouvelle : l’intolérance au lactose, bien qu’inconfortable, n’est pas dangereuse. Elle peut souvent être gérée en réduisant simplement sa consommation de produits riches en lactose (lait, crème, yaourts non fermentés), ou en les remplaçant par des versions sans lactose. Certains produits comme les fromages affinés (parmesan, comté…) ou les yaourts fermentés contiennent très peu de lactose et sont parfois bien tolérés.
Allergie aux protéines de lait : une réaction immunitaire
L’allergie aux protéines du lait de vache (ou APLV) est une véritable réaction immunitaire à l’une des protéines présentes dans le lait, comme la caséine, la bêta-lactoglobuline ou l’alpha-lactalbumine. Cette allergie peut se manifester dès les premiers mois de vie, notamment chez les nourrissons, et touche environ 2 à 3 % des enfants, selon les données de l’EFSA. Elle est généralement transitoire : la majorité des enfants tolèrent à nouveau le lait entre 3 et 5 ans.
À la différence de l’intolérance, l’allergie peut provoquer des symptômes variés, parfois graves, et ce même à faible dose. Les manifestations peuvent être :
digestives : vomissements, diarrhées, coliques
cutanées : urticaire, eczéma
respiratoires : toux, sifflements, gêne respiratoire
ou généralisées : choc anaphylactique dans les formes sévères
Le traitement de l’APLV est clair : exclusion stricte de toutes les sources de protéines de lait (y compris traces) et lecture attentive des étiquettes. Cela inclut les produits laitiers classiques, mais aussi de nombreux produits transformés où le lait est un ingrédient « caché ». Les laits infantiles spéciaux (hydrolysats ou formules à base d'acides aminés) sont parfois nécessaires.
Intolérance ou allergie : comment faire la différence ?
Le diagnostic repose sur un bilan médical précis, souvent accompagné de tests (dosage de la lactase, test respiratoire à l’hydrogène pour le lactose, IgE spécifiques, tests cutanés ou oraux pour l’allergie). Il est important de ne pas poser de diagnostic soi-même et de ne pas supprimer le lait de manière arbitraire chez l’enfant, au risque de provoquer des carences.
En résumé :
L’intolérance concerne la digestion, est dose-dépendante, et ne met pas en jeu le pronostic vital.
L’allergie implique le système immunitaire, nécessite une éviction totale, et peut entraîner des réactions graves.
Et sur le plan nutritionnel ?
Supprimer les produits laitiers peut déséquilibrer l’alimentation si cela n’est pas compensé. Il est donc essentiel de veiller à un apport suffisant en calcium, vitamine D et protéines à travers d’autres aliments ou substituts enrichis : boissons végétales, légumes verts, sardines, graines de sésame, tofu, etc.
Camil Regragui.
Nutritionniste à Casablanca, CIL
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