Menus enfants : faut-il vraiment leur servir des nuggets à chaque repas ?

Pourquoi les Menus enfants ne sont pas healthy ?

Camil Regragui

5/16/20253 min read

burger with fries
burger with fries

Pourquoi les menus enfants en restauration proposent-ils toujours des hamburgers et des fast-foods ?

Lorsqu'on ouvre la carte d’un restaurant ou qu’on regarde les menus en cantine scolaire, une tendance revient systématiquement dans les menus enfants : nuggets, frites, hamburgers, pizzas, hot-dogs. Ces aliments, emblèmes de la "junk food", dominent largement l’offre destinée aux plus jeunes. Mais pourquoi ces plats sont-ils systématiquement associés à l’enfance ? Est-ce un choix logique, marketing, ou simplement une facilité ? Tentons d'y voir plus clair.

1. Une question de facilité et de rentabilité

Les hamburgers, les nuggets ou les frites ont un avantage indéniable : ils sont faciles à préparer en grandes quantités, à stocker, à congeler et à réchauffer rapidement. Pour les restaurateurs et les services de restauration collective, c’est un gain de temps et une solution peu coûteuse, qui limite le gaspillage.

De plus, ces plats sont standardisés, ce qui rassure les enfants et les parents : un nugget reste un nugget, quel que soit le lieu. Pas de surprise, pas de refus à table.

2. Un levier marketing : le goût du “plaisir” facile

Les industriels et les restaurateurs le savent : les enfants ont une préférence naturelle pour les goûts sucrés, salés et riches en gras, qui activent rapidement les circuits de la récompense dans le cerveau. Les plats fast-food sont donc pensés pour plaire instantanément : croustillant, moelleux, salé, souvent accompagnés de sauces et servis avec une boisson sucrée.

De plus, ces plats sont souvent associés à un univers ludique : menu en forme de boîte, jouet offert, mascotte rigolote, formules colorées. Résultat ? L’enfant est attiré, réclame ce qu’il connaît et ce qui est présenté comme une "récompense".

3. Une offre pauvrement diversifiée

Le problème ne vient pas tant du fait qu’un enfant mange un burger de temps en temps, mais plutôt de l’absence d’alternatives saines et attrayantes. Dans beaucoup d’établissements, les menus enfants ne proposent pas de plats équilibrés, ni même de légumes ou de fruits frais dans des formes adaptées.

On suppose que "les enfants n’aiment pas ça", sans chercher à éveiller leur curiosité. Or, un enfant peut apprécier des plats variés si on lui en donne l’habitude : des brochettes de poulet, des galettes de légumes, un risotto crémeux, une soupe douce, un gratin coloré… L’imagination culinaire ne manque pas, mais elle est rarement mise au service de la restauration pour enfants.

4. Des habitudes alimentaires qui se construisent dès l’enfance

Ce qu’on sert aux enfants dans les cantines et les restaurants n’est pas anodin. C’est là que se construisent des goûts, des habitudes, des repères alimentaires. Si un enfant associe systématiquement la sortie au restaurant à un plat gras et sucré, il développe une vision réductrice de l’alimentation : plaisir = malbouffe.

À l’inverse, si on propose aux enfants des plats savoureux, variés et équilibrés, on peut les aider à développer un goût plus large et plus sain, qui leur servira toute leur vie.

5. Que peut-on faire ?

  • Former et sensibiliser les restaurateurs à une cuisine enfant saine, accessible et plaisante.

  • Offrir des choix : pourquoi ne pas proposer un plat de légumes au même titre qu’un burger ?

  • Rendre le “menu sain” aussi attractif : présentation ludique, noms rigolos, participation des enfants au choix.

  • Valoriser la diversité dès le plus jeune âge, en misant sur le goût, la couleur, la texture et l’expérience.

Si les hamburgers et les nuggets règnent en maîtres sur les menus enfants, ce n’est pas parce qu’ils sont les seuls à plaire. C’est parce qu’ils sont devenus une solution simple, rentable, et culturellement installée. Mais cette tendance mérite d’être remise en question. Offrir à nos enfants une alimentation plus variée, même au restaurant ou à la cantine, c’est leur offrir bien plus qu’un bon repas : c’est leur transmettre les bases d’une relation saine à la nourriture.

Camil Regragui