Syndrome de l’intestin irritable, comment le reconnaître ?

Camil Regragui

4/9/20252 min read

Syndrome de l’intestin irritable : quand l’intestin devient hypersensible

Ballonnements, douleurs abdominales, alternance de diarrhée et de constipation… Si vous vivez régulièrement avec ces symptômes, peut-être souffrez-vous du syndrome de l’intestin irritable, aussi connu sous le nom de « côlon irritable ». Ce trouble, fréquent mais souvent mal compris, touche environ 10 à 15 % de la population, en particulier les femmes. Mais attention : le SII n’est pas une maladie au sens traditionnel du terme. Explications.

Pas une maladie, mais un trouble fonctionnel

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le syndrome de l’intestin irritable n’est pas une maladie inflammatoire, infectieuse ou organique. Aucune anomalie visible n’est retrouvée à la coloscopie ou dans les examens biologiques. C’est pour cela qu’on parle plutôt de trouble fonctionnel intestinal : le système digestif fonctionne mal, sans lésion visible.

Cela ne veut pas dire que les symptômes sont « dans la tête » ou imaginaires. Bien au contraire. Les personnes atteintes du SII ressentent une hypersensibilité intestinale et des perturbations du transit qui peuvent véritablement altérer leur qualité de vie.

Des symptômes variables, mais bien réels

Le SII se manifeste différemment d’une personne à l’autre. Parmi les signes les plus fréquents :

  • Douleurs abdominales chroniques, souvent soulagées par l’émission de selles

  • Ballonnements, sensation de ventre gonflé

  • Diarrhée, constipation… ou alternance des deux

  • Urgences digestives, impression de ne jamais évacuer complètement

Ces symptômes évoluent souvent par poussées, en réponse à des facteurs alimentaires, hormonaux, émotionnels ou liés au stress.

D’où vient ce syndrome ?

Les causes exactes du SII ne sont pas encore totalement élucidées, mais plusieurs facteurs semblent impliqués :

  • Un dérèglement de la communication entre le cerveau et l’intestin (on parle d’axe cerveau-intestin)

  • Une hypersensibilité viscérale : l’intestin réagit exagérément aux stimulations normales (comme les gaz ou la distension)

  • Un microbiote intestinal déséquilibré

  • Parfois, un antécédent d’infection gastro-intestinale peut déclencher les symptômes (SII post-infectieux)

Le stress et l’anxiété ne sont pas la cause directe, mais ils peuvent aggraver les symptômes.

Quel traitement pour soulager les troubles ?

Il n’existe pas de traitement universel pour « guérir » le SII, car chaque personne est différente. En revanche, plusieurs approches permettent d’améliorer nettement le confort digestif :

  • Une alimentation adaptée : l’identification et la réduction des aliments fermentescibles (FODMAPs), en particulier, donne de bons résultats chez beaucoup de patients.

  • L’activité physique régulière, bénéfique pour le transit et le stress

  • La gestion du stress : techniques de relaxation, sophrologie, ou accompagnement psychologique

  • Des compléments ou traitements ciblés : probiotiques, antispasmodiques, ou laxatifs/anti-diarrhéiques si besoin

L’accompagnement par un professionnel de santé — gastro-entérologue, diététicien ou psychologue — est souvent essentiel pour apprendre à vivre avec le SII sans se laisser limiter par lui.

En résumé, le syndrome de l’intestin irritable n’est pas une maladie grave, mais il peut sérieusement impacter la vie quotidienne. Avec une meilleure connaissance du trouble et des solutions personnalisées, il est tout à fait possible de retrouver un confort digestif durable… et de se réconcilier avec son ventre.